LA BOCCA DEL LUPPO

Documentaire de Pietro Marcello, Italie, 2010, 1h15, couleur • VOSTF,
avec Mary Monaco, Vincenzo Motta

bocca
Enzo a passé la moitié de sa vie derrière les barreaux d’une prison. Multirécidiviste, le gangster Sicilien y a pourtant trouvé l’amour, et une forme de salut, grâce à la poésie. C’est son portrait que dessine Pietro Marcello, restitué par bribes, comme autant de morceaux d’une vie brisée, et celui de cette population marginale des quartiers Génois de Croce Bianca, Via Prè, Sottoripa, dédale de ruelles coupe-gorge. C’est aussi le récit d’une histoire d’amour hors du commun, nourrie de la longue attente d’un paradis simple où l’on peut enfin vivre ses moments perdus.
Critique presse :
« D’emblée il y a un ton, une voix, comme dans les bons livres. Une voix off de récitant en l’occurrence, racée, qui raconte, sur fond de cargo glissant sur la Méditerranée, une histoire légendaire liée à Gênes. Le cinéaste brosse le portrait de cette ville, de son influence culturelle et commerciale, de son port à la grandeur disparue, mais ravivée par diverses images d’archives. Jadis forte, aujourd’hui désolée, Gênes est montrée à travers ses bas-fonds, ses quartiers coupe-gorge, peuplés de marginaux qui ont échoué là et qui ne peuvent plus, comme naguère, rejoindre les Amériques. » Télérama.
Mot du réalisateur
Pour le réalisateur, le choix de la ville est empreint d’une nostalgie intime qui offre au film cette atmosphère si particulière. Alors qu’il n’en est pas issu (il a grandi à Naples), la cité génoise a pourtant toujours fait partie de son histoire :  » Je me souviens des récits de mon père, marin pendant de nombreuses années, qui embarquait sur le ponte dei Mille ; durant toute sa jeunesse Gênes a incarné pour lui la ville idéale. J’ai connu une autre Gênes, une ville du nord qui regarde le sud, serrée entre la mer et la montagne, la campagne et les ports, la désindustrialisation et la modernité tertiaire. Sa population est son histoire, les ombres des lieux disparus et les échos des mémoires perdues sont les restes visibles du passé. Aujourd’hui cette ville n’offre plus de départs pour les Amériques, ni du travail comme par le passé…